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Une voix pour les voies de la liberté

Festival off - Les voies de la liberté – Alya, L’espace – 16 h 25

 

La comédienne Mélissandre Fortumeau n’est pas le genre à lâcher le morceau et à abandonner. Après avoir vu des reportages des voyages de Mélusine Mallender et surtout lu son ouvrage qui retrace notamment son périple initiatique à moto depuis le périphérique parisien jusqu’au Japon, elle n’a plus qu’une idée en tête : rencontrer cette aventurière extra-ordinaire et faire écho de son expérience de la liberté.

 

Premier défi : entrer en contact avec la femme nomade plus souvent sur les routes qu’à l’affût de ses messages. De la patience et de la persévérance ! Ensuite, le contact établi, convaincre l’autrice d’adapter son livre de plus de trois cent cinquante page pour un seule-en-scène de quatre-vingts minutes !

Enfin, se mettre à travailler, à réfléchir, à imaginer comment rendre compte, sur un plateau de quelques mètres carrés, des milliers de kilomètres avalés, des dizaines de pays traversés et des nombreuses rencontres de Mélusine perçue comme une extra-terrestre, un objet sexuel, une combattante selon les contrées.

 

Une bécane, une Honda, la Poupy-Poupinette de la baroudeuse, est sur scène. C’est elle qui sera la vedette ! Noir. Vrombissements, L’aventure commence. Mélissandre Fortumeau est impressionnante par son désir profond et sincère de transmettre au plus juste les ressentis, les péripéties, les questionnements, les angoisses de sa madame motard en quête de vraie liberté. Un récit, ni héroïque, ni provocateur. Des mots simples pour évoquer des sujets graves qui nous interpellent. 

Ainsi cet Ousbek qui s’enfuit après avoir touché la « quintessence de l’impureté » ne pouvant concevoir que le mec à la moto puisse être une femme ayant besoin d’essence. Aussi, seule dans une tente dressée en pleine steppe, que faire face à quatre gaillards surgis de nulle part si ce n’est d’un absolu désert affectif ? Comment résister à la tradition coutumière, à la maltraitance génitale ? Se poser les questions et accepter les réponses comme ce témoignage d’une ancienne exciseuse.

 

L’écrivaine se livre, se confie, partage ses « respirations dans un monde en apnée » ; la comédienne est littéralement et pleinement à son service dans le sens le plus noble. La passeuse de mots, à la silhouette toute fine, marque par sa présence, son charisme, son phrasé. Nous sommes happé(e)s par cette soif de liberté qui « s’arrache, se prend, s’apprend ». Un témoignage vif, vivifiant, dans une scénographie épurée où l’usage de la vidéo sera dans un premier temps créatrice d’atmosphère ensuite outil didactique.

 

Merci tout grand à ces deux dames d’une simplicité et d’une générosité sans fards qui croient fermement à ce qu’elles font et au message qu’elles souhaitent apporter, toutes deux actrices de leur destin.

 

Isabelle SPRIET

Avignon, 21 juillet 2024

 

Autrice : Mélusine Mallender

Adaptation et mise en scène : Franckie Defonte et Mélissandre Fortumeau

Jeu : Mélissandre Fortumeau

Scénographie : Frédérique Bertrand

Création vidéo : Maxime Midière

Création lumière et régie générale : Clément Bailleul

Photo : D R

Production : Cie Avec vue sur la mer

 

TOURNÉE

 27 septembre 2024 : Le Pharos, Arras

11 octobre 2024 : Médiathèque La rose des vents, Bonningues-les-Calais

18 octobre 2024 : MJC La fabrique, Tourcoing

Du 26 au 29 novembre 2024 : Espace Jean Ferrat, Avion

Du 5 au 7 décembre 2024 : La Verrière, Lille

31 janvier 2025 : L’Imaginaire, Douchy-les-mines

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